Le 2 juin 2021, le Rapport d’information sur les enjeux économiques de la sécurité privée de Mme Jacqueline Maquet et M. Dino Cinieri a été déposé auprès du Président de l’Assemblée Nationale en application de l’article 145 du règlement, par la commission des affaires économiques.

Sur le transport de fonds, ce rapport indique que le secteur économique des transports de fonds et valeurs comprend un peu plus de 8000 salariés pour un chiffre d’affaires global estimé à 1 milliard d’euros environ, d’après les éléments fournis à la mission d’information par les deux organismes représentatifs de ces métiers que sont l’union des entreprises de sécurité privée « Valeurs » (USP-VALEURS) et la fédération des entreprises de la sécurité fiduciaire (FEDESFI). -Source 2015-

Ce marché repose sur trois branches que sont la logistique fiduciaire (transport de fonds ; traitement des espèces ; gestion et maintenance d’automates de retrait et de dépôt), la logistique sécurisée (transport et stockage de bijoux, métaux précieux, semi-valeurs, produits sensibles ; import/export tous types de valeurs) et enfin la fourniture, l’installation, la maintenance d’automates de retraits et de dépôt d’espèces.

Les auditions menées par les Rapporteurs font apparaître que ce marché est en stagnation en raison de difficultés spécifiques tenant notamment au recul du cash dans un contexte d’optimisation et de recherche d’économies menées par le secteur bancaire. Celles-ci ont conduit à la disparition, au fil des années, d’un certain nombre acteurs, au profit de l’installation d’une forme de duopole entre deux groupes internationaux que sont les groupes Loomis et Brinks.

Cette dynamique duopolistique a été favorisée par le coût d’entrée important de ce marché, en raison du prix des actifs à mobiliser dans ce cadre (achat de fourgons blindés, de coffres-forts, etc.). Ces acteurs tentent désormais de développer des activités à plus forte valeur ajoutée pour reconstituer leurs marges et trouver de nouveaux relais de croissance (solutions de gestion des encaissements, infogérance complète de parc d’automates bancaires, création de réseaux indépendants de distribution du cash etc.).

En termes d’emplois, le turnover au sein de la sécurité fiduciaire est particulièrement faible (4 % des effectifs, départs à la retraite compris), ce qui constitue une spécificité par rapport aux activités précédemment évoquées. Le niveau de qualification et de rémunération des personnels y est plus élevé en moyenne que sur les autres segments de marché (rémunération brute moyenne supérieure à 2 000 euros pour les employés, avantages sociaux).

Les auditions menées dans le cadre de la mission font apparaître une véritable inquiétude vis-à-vis de la situation actuelle de cette filière économique, dont le modèle économique est remis en question par des évolutions structurelles, et qui rencontre des difficultés à s’adapter en raison d’une réglementation contraignante, qui est notamment liée, historiquement, au caractère « armé » de cette activité de sécurité privée. Les acteurs auditionnés ont ainsi indiqué à vos Rapporteurs qu’à terme, la faible rentabilité du marché pourrait conduire au retrait de ses derniers acteurs, et, en conséquence, « à l’arrêt de services sur certains territoires où la faible densité des besoins ne permettra plus de maintenir des services aux prix actuels du marché ».

En conclusion, ce rapport rappelle que les enjeux économiques de la sécurité privée pour l’ensemble de ses composantes, sont nombreux et complexes à traiter la structuration d’une filière de sécurité privée en bonne et due forme, l’amélioration des conditions d’exercice de ces métiers pour renforcer leur attractivité, ou encore les difficultés structurelles spécifiques sur certains segments qu’il convient de lever.

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